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Exposition du 18 novembre au 15 décembre 2012

 

Il  y a l’arc…
Il y a une cible…
Il y a la flèche dirigée vers son but.
Yamada nous décoche ses plongeurs, comme un tireur à l’arc.
Le Plongeur est cette flèche qui suit la ligne du temps.
Au contact de l’eau, cette ligne se transforme en cercles concentriques – identiques à ceux de la cible.
Avec Yamada et ses plongeurs, par le retour circulaire du temps, nous sommes à la recherche de cet été éternel.

Après son exposition rétrospective à la Villa Tamaris, Masayoshi Yamada présentera une série d’oeuvres nouvelles composée de petites et grandes sculptures en fer et peau et de travaux bi-dimensionnels dans lesquels ces mêmes personnages, combinés à des plans abstraits, s’ébattent dans des cadres divers, composent le branchage d’un étrange arbre stylisé, sont juchés sur le bout d’un fusil en plastique…..
Ensemble ils recomposent l’univers si singulier que Yamada a su créer, univers qui n’appartient qu’à lui, dans lequel les hommes (qu’ils soient représentés en collage, en plomb ou aujourd’hui en metal et peau) s’approprient leurs demeures, leur environnement, leur véhicule, se retrouvent en couple, en famille, (ré-)apprennent à marcher – bref, vivent.

Voici 20 années que Yamada expose à la galerie, qu’il explore inlassablement la condition humaine, à l’aune de sa culture d’origine et de celle de son pays d’adoption : Amours assis (1988) ; Le cours du fleuve (1990) ; de l’Est à l’Ouest (1992) ; Demeures sans toit (1993/94) ; Non-i-dentifiés (1995) ; Pas à pas, Yamada à Paris (1997) ; Offrandes quotidiennes (1999) ; Trou blanc (2001/2) ; …..et mes désirs (2003) ; Merci (2005) ; ) L’Homme Migrateur(2007-08).

Aujourd’hui, Yamada élargit la tribu des êtres de métal et de peau, qui avait déjà peuplé une partie de la galerie en 2005. Ils sont grands ou petits, en couple, à quatre pattes, debout, juchés sur des piétements métalliques, s’accrochent au mur, flottent en mobile, entourés de feuilles transparentes, et ils nous touchent par leur fragilité et sensibilité, mais aussi grande force.

Yamada est arrivé à Paris en 1973, à une époque où les hippies faisaient encore le tour du monde avec leur sac à dos. Yamada créait alors des sculptures ayant la forme d’un fétus portant un sac à dos… Un fait qui n’échappa pas à l’attention d’un célèbre psychanalyste parisien qui devint l’un des plus fidèles collectionneurs du travail de Yamada.

C’est lui également qui, en 1984, nous présenta l’un à l’autre pour que j’écrive un texte pour le catalogue d’une exposition en solo cette année-là. Yamada s’était alors déjà éloigné des images violentes de têtes coupées et de fétus en résine de polyester. Il créait des œuvres bi-dimensionnelles en collage. Selon ses propres mots ‘il essayait toujours d’aller quelque part’.
Les artistes du mouvement Nouveau Réalisme qui avait émergé en France dans les années 60 créaient des objets ready-made à partir d’affiches arrachées. Yamada lui aussi se trouvait attiré par les immenses posters affichés dans les stations de métro, se révélant ainsi en empathie avec la sensibilité française. Ce fut aussi une façon de réagir aux actions avant-gardistes du passé. Yamada n’emploi pas les affiches sous leur forme d’origine : il s’en sert comme d’un matériau pour créer des effets de couleurs. Ces travaux étaient une forme de déconstruction post-moderniste