Exposition du 12 au 30 septembre 2018
Vernissage le mercredi 12 septembre à 19h00
Comme le titre de la série le présage déjà, Elégance Vulgaire tente de cerner une frontière subtile, un moment au seuil de la contradiction. Débuté en 2013 et toujours en cours, la série capture les instants de la vie de différents personnages, remis en perspective par quelques autoportraits de l’artiste elle-même. Le thème sous-jacent exploré dans les œuvres est l’interaction complexe entre la beauté, le désir, la luxure et la solitude, comme on le voit à travers les yeux de l’artiste.
Capturés dans des environnements disparates, presque toujours seuls, les sujets représentés produisent des associations érotiques qui, dans diverses nuances de subtilité, incitent le spectateur à entrer dans la dimension du lubrique et du mystérieux.
L’interaction entre des représentations explicites de situations sexuelles et des suggestions plus subtiles incitent le spectateur à réfléchir à la frontière entre la vulgarité et l’élégance : ce que les oeuvres suggèrent finalement, c’est que la frontière existante entre les deux est fragile et, surtout, que les connotations sombres sont impossibles à saisir.
Comme le montre la présence des autoportraits, l’exploration des différentes facettes de la sexualité est une recherche personnelle de Nahapetjan, enquête qu’elle mène à travers les personnages qu’elle capture dans ses photographies. Les modèles choisis peuvent donc être considérés comme des fragments de la propre introspection de l’artiste, tout en conservant leur propre singularité : leur histoire, ainsi que leur identité, restent inconnues, et le spectateur autant que l’artiste demeurent des témoins silencieux d’un moment de leur vie.
C’est précisément la conscience de cette impossible perception qui rend la série particulière et livre au spectateur un sentiment général de solitude. Le mélange de luxure, de sexe et de désir dont la série est imprégnée semble conduire à la solitude de ses protagonistes, qui est finalement la vérité aigre-douce qui se trouve à la lisière de beauté extrême.
Sara van Bussel