Exposition du 12 septembre au 9 octobre 2019
Vernissage le jeudi 12 septembre à 19h
Au fil du fleuve
Flâner, observer, s’arrêter. Les déambulations urbaines de Jorge Rivas Rivas ne doivent rien au hasard. En arpentant les villes et en longeant leurs fleuves, en jouissant des changements d’atmosphère et de la valse des nuages, en retrouvant la nuit et ses lumières artificielles, le photographe est en quête de l’instant qu’il choisira de fixer sur la « pellicule » de son Polaroïd. Mais Rivas Rivas ne met pas à profit l’immédiateté que lui procure cette technique et se donne le temps de la réflexion. Pour lui, l’acte photographique peut attendre et le cliché remis au lendemain. Ce processus de maturation semble contradictoire avec la rapidité que procure l’appareil, mais pour le photographe l’image retenue doit préalablement s’inscrire dans la rétine, mûrir dans la mémoire, trouver ses marges thématique et esthétique, avant de s’installer durablement et susciter le désir de matérialiser les premières sensations. Ce retour à l’unicité de l’image photographique que permet le Polaroïd, à son modeste format imposé, dans un monde où, à l’ère numérique, l’hybridation, la multiplication et le gigantisme des œuvres sont les fondements de toute création artistique, sont pour Rivas Rivas une manière de se situer différemment dans le temps de la création, d’affirmer la temporalité qui est la sienne, de construire pas à pas le mystère poétique de ses images.
Flâner, observer, s’arrêter. Les déambulations urbaines de Jorge Rivas Rivas ne doivent rien au hasard. En arpentant les villes et en longeant leurs fleuves, en jouissant des changements d’atmosphère et de la valse des nuages, en retrouvant la nuit et ses lumières artificielles, le photographe est en quête de l’instant qu’il choisira de fixer sur la « pellicule » de son Polaroïd. Mais Rivas Rivas ne met pas à profit l’immédiateté que lui procure cette technique et se donne le temps de la réflexion. Pour lui, l’acte photographique peut attendre et le cliché remis au lendemain. Ce processus de maturation semble contradictoire avec la rapidité que procure l’appareil, mais pour le photographe l’image retenue doit préalablement s’inscrire dans la rétine, mûrir dans la mémoire, trouver ses marges thématique et esthétique, avant de s’installer durablement et susciter le désir de matérialiser les premières sensations. Ce retour à l’unicité de l’image photographique que permet le Polaroïd, à son modeste format imposé, dans un monde où, à l’ère numérique, l’hybridation, la multiplication et le gigantisme des œuvres sont les fondements de toute création artistique, sont pour Rivas Rivas une manière de se situer différemment dans le temps de la création, d’affirmer la temporalité qui est la sienne, de construire pas à pas le mystère poétique de ses images.
Extrait du texte de Christine Frérot » Les instants poétiques de Jorge Rivas-Rivas »
Né à Altamira de Caceres (Venezuela) en 1956. Vit à Paris depuis 1979.
Au début de son activité de photographe-auteur, Jorge Rivas Rivas a utilisé d’anciens procédés photographiques tels que l’épreuve au charbon (Fresson) et la gomme bichromatée. La série Evocations Rituelles en est un exemple. Les photographies des personnages anonymes et oniriques ressemblent à des dessins au fusain et rappellent une certaine esthétique « pictorialiste ». Elle fut l’objet de ses premières expositions individuelles à partir de 1992 (Combs-la-Ville, Caracas, Paris, Lisboa). Il a parallèlement réalisé à cette époque d’autres séries où primait le travail du portrait en noir et blanc. Elles s’articulaient autour des thèmes de l’enfance (Enfance Plurielle), du handicap mental (Les papillons blancs) ou du portrait d’artiste (Artistes Latino-américaines à Paris, Artistas Plásticos de Venezuela).
Depuis 2005, son travail photographique a connu un grand tournant : Rivas Rivas a abandonné le portrait pour aborder le thème du paysage urbain. En utilisant des films Polaroid (Spectra), il a réalisé une série sur Paris par laquelle il donne une vision personnelle de sa ville d’adoption. Cette série, où la Seine joue un rôle prépondérant, l’a conduit à explorer les quais de fleuves de villes européennes (Paris, Londres, Budapest, Lisboa, Rotterdam, Bale). De la fascination qu’il éprouve par ces espaces fluviaux est née une deuxième série « Au fil du fleuve ». Dans ces deux travaux en Polaroid, l’auteur applique les mêmes jeux au niveau de la lumière et de la couleur ainsi qu’un léger flou pour rendre aux images un effet d’intemporalité, d’espace métaphysique, afin que se dégage une certaine poésie.